Des affiches cubaines.
Des affiches qui portent des noms de films de tous les pays.
Des films français, italiens, russes, polonais et même américains !

 

Les affiches, somptueuses, ont un graphisme qui emprunte à l’Art Nouveau, à l’illustration polonaise ou tchèque, aussi bien qu’au Pop Art. Leurs auteurs - Bachs, Azcuy, Niko, Navarro, Reboiro, et d’autres peintres cubains - leur instillent aussi la marque propre de leur île.

 

Leurs couleurs chatoyantes, ainsi que l’éclectisme du catalogue, viennent tout d’un coup bousculer l’idée qu’on se fait de ce pays au temps du communisme, tant au niveau esthétique qu’au niveau culturel. Elles sont aussi originales, et rebaptisent presque les films qu’elles présentent au public cubain de ces années soi-disant froides. On découvre ainsi dans la sélection présentée aujourd’hui une affiche inconnue et splendide de «Baisers volés» de François Truffaut.

 

Comme nous l’explique Régis Léger dans Cuba Grafica, l’Histoire de l’Affiche cubaine, cet art graphique s’inscrit dans une continuité des techniques comme la sérigraphie – les premières de l’île ayant été faites en 1943, seulement cinq ans après la première utilisation aux Etats-Unis – mais se définit aussi par des particularités propres, en développant un discours métaphorique et symbolique qui remplace le discours communicationnel classique du narratif, tant dans l’illustration et la représentation des personnages que dans la mise en valeur topographique des inscriptions. L’affiche cubaine déclare alors ses propres marqueurs artistiques. Ce patrimoine encore peu méconnu du grand public se présente à nos yeux comme le fruit d’une histoire, d’une symbolique sociale.

 

Laissez-vous chauffer à ses couleurs. Laissez-vous emporter, jusqu’à la Havane, jusqu’à ces années soixante où tous les rêves étaient permis. "